Pourquoi bichonner les vaches taries ?
Le tarissement doit se concevoir comme la préparation à la lactation suivante et la vache tarie doit être considérée comme l'animal le plus important de l'élevage. 5 phases sont nécessaires à la préparation de cette période.
Phase 1 : Viser une bonne longueur d'auge
Pour encourager l'ingestion de la ration, l'accès à une longueur d'auge suffisante est primordial. Trois semaines avant et après vêlage, les vaches ont besoin de 75 cm de linéaire d'auge par animal. Un cornadis de 65 à 68 cm par vache, ce n'est pas assez. Dans ce cas, mieux vaut alors tabler sur cinq cornadis pour quatre vaches.
Phase 2 : Offrir un maximum de confort
Les vaches taries ont besoin d'un espace de repos confortable. Elles méritent un logement trois étoiles : le sable, le compost et la paille sont préférables aux matelas et tapis. Une surface de 8 à 10 m2 par vache est adaptée. Les aires de couchage sont idéales. S'il y a des logettes, il faut veiller à une longueur adaptée. Associée au positionnement de la barre au garrot, elle détermine la façon de se coucher de la vache. La largeur des logettes dépend du poids vif des animaux. Pour les taries, une largeur de 130 cm est nécessaire. En période de stress thermique, l'espace dédié au tarissement des vaches est à rafraîchir en priorité. Les gestantes sont particulièrement sensibles et les conséquences sont très préjudiciables sur l'immunité, mais également sur la reproduction et la prochaine lactation.
Phase 3 : Limiter les interactions sociales
Les vaches sont sensibles aux mouvements d'animaux durant le tarissement. L'idéal serait qu'une fois tarie, une vache intègre un groupe et y reste jusqu'au vêlage. Si cette pratique est rarement envisageable, on peut réduire les intéractions en définissant, par exemple, un jour par semaine (ou par décade) pour le tarissement. Ainsi, aucune vache ne rentre dans le groupe, au moins jusqu'à la semaine suivante, et ce le temps qu'une nouvelle hiérarchie se mette en place au sein des taries. Le départ vers le box de vêlage est une autre source de stress. Déplacer la vache entre trois et dix jours avant terme est un mauvais compromis. Mieux vaut privilégier des temps de séjour court en box de vêlage.
Phase 4 : Zéro boiterie avant vêlage
Un objectif doit être de n'avoir aucune vache boiteuse parmi les taries. Les boiteries entraînent un inconfort des animaux et témoignent d'une agression bactériologique et d'une infection, ce qui limite la capacité d'adaptation des vaches aux différents stress auxqueels elles sont exposées. En cas de boiteries, si d'autres stress surviennent, les vaches parviennent moins bien à y faire face et le métabolisme de l'animal se voit pénalisé. La période de tarissement est un moment idéel pour réaliser un parage préventif et rétablir les aplombs en retirant la corne morte.
Phase 5 : alimentation minérale de la vache tarie
Le tarissement est la période où il faut mettre le paquet sur les vitamines et les oligo-éléments (en particulier le zinc, le manganèse, le cuivre, cobalt et le sélénium). Une minéralisation non satisfaisante au tarissement entraînera des difficultés au vêlage, un colostrum de moins bonne qualité et pénalisera le transfert immunitaire mère-veau.
Les vaches taries méritent également le meilleur fourrage de la ferme pour stimuler leur appétit. Il faut viser 12 kg de MS et veiller à ce qu'il y ait 5% de refus à l'auge et de l'eau en quantité non limitée.