L'IMPORTANCE D'UN PROTOCOLE D'HYGIENE DE TRAITE COMPLET
Un protocole d'hygiène rigoureux en pré, pendant et post-traite est crucial pour réduire les coûts liés aux mammites et améliorer la santé du troupeau.
LE COÛT DES MAMMITES
Le coût moyen d’une mammite était estimé à 230 € / vache / an en 2019. Le GDS des Hauts-de-France a réestimé ce coût à 250 €/ vache / an, soit 32 € / 1000 L !
• 120 € de coût direct : baisse de production (70%), réformes subites (13%), lait écarté (11%) et frais vétérinaires (5%).
• 130 € de coût indirect : pénalités sur la paie de lait (taux cellulaire dépassé) et les pertes de temps lors de la traite, le temps perdu pour les soins estimé à 4h par mammite jusqu’à la guérison.

L’INRAE en 2020 note une très grande variabilité autour de cette moyenne. En pratique, sur 82 exploitations observées, cette valeur oscille entre 457 € et 74 € par cas de mammite clinique, avec des écarts liés à la nature du germe impliqué.
Les mammites constituent la pathologie n°1 des élevages laitiers.
La perte moyenne de production de lait par lactation en cas de mammites cliniques est de 235 kg.
Les points clés d’une bonne hygiène
L’hygiène autour de la traite est déterminante pour la santé de la mamelle et la prévention des mammites. Une hygiène rigoureuse en pré, pendant et post-traite divise par 10 la contamination.

L'hygiène du bâtiment est essentielle
L'hygiène du logement est très importante pour les vaches laitières, mais aussi pour les vaches taries et les génisses gestantes. Environ 2 mois avant le vêlage, 60 % des canaux des trayons des génisses gestantes sont « ouverts ». Il va sans dire qu'une bonne hygiène dans le logement des génisses joue donc un rôle important dans la prévention de la mammite. La situation est similaire pour les vaches taries : de nombreux cas de mammites en début de lactation sont causés par des infections, dus à des agents pathogènes environnementaux qui surviennent pendant la période sèche.
Pour les vaches en lactation, il est important de veiller à protéger la mamelle avant la traite car les canaux des trayons s'ouvriront partiellement pendant que la vache attend d'être traite : cette ouverture partielle expose le canal du trayon à un risque d'infection causée par des éclaboussures de bouses sur le pis.
Une des motivations à réduire ces pratiques pré et/ou post-traite est de gagner du temps, que l'on estime à 1 min / vache. Ce n’est à la fois rien et beaucoup, rarement une question de coût. Le budget hygiène n’étant pas si important face aux enjeux économiques de la qualité du lait.
Pour adapter ses pratiques, il est nécessaire d’avoir des éléments d’alerte. Des mammites majoritairement d’origine environnementale demandent de garder une protection post-traite. Pour lutter contre les germes à réservoir mammaire, c’est en pré-traite qu’il faudra agir avec du pré-moussage.