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Les trois grandes familles de microbes

Microbes, virus, bactéries... Quelles différences ?

Peste, lèpre, choléra, grippes, l'histoire est jalonnée de grandes épidémies. Autrefois mal identifiée, la source de ces fléaux a été qualifiée de "miasmes", puis bien plus tard de "microbes". Un vaste panier dans lequel on glisse sans distinction les bactéries, virus, levures ou champignons. Et pourtant, ces termes ont des réalités scientifiques très différentes.

Microbes virus bactéries

Les microbes, ce groupe méconnu

Parmi ces termes, le premier à avoir vu le jour est le mot "microbe". Introduit en 1878 par le chirurgien français Charles Sédillot, il désignait alors les êtres vivants infiniment petit qu'on ne pouvait pas voir à l'oeil nu. L'arrivée de ce concept dans le paysage français marque une rupture avec les croyances médicales de l'époque, basées sur les "miasmes", sortes de vapeurs remplies de particules toxiques et nauséabondes susceptibles, pensait-on, de se développer dans les lieux sans hygiène. C'était donc l'air vicié qui transmettait les maladies. Mais des chercheurs, comme Louis Pasteur, vont bouleverser ces vieilles croyances. Pour eux, les maladies se transmettent surtout par les contacts physiques qui véhiculent des micro-organismes malveillants.

Ils sont partout ! 

Aujourd'hui, les microbes désignent toujours les organismes vivants microscopiques, qu'on ne peut observer qu'à l'aide d'un microscope. Ils sont capables de coloniser tous les milieux, mais tous ne sont pas de dangereux nuisibles. Un nombre considérable assurent l'équilibre digestif. 

Cette flore dite "flore commensale" (et de plus en plus le microbiote en ce qui concerne la flore intestinale), assure un certain nombre de fonctions qui préservent l'organisme en échange du gîte et du couvert ! Certains d'entre eux sont par nature, des organismes pathogènes, susceptibles de se revéler en cas de rupture d'équilibre biologique ou de mutation.

On idenfie trois grands familles de microbes : 

  • Les bactéries
  • Les virus
  • Les levures et les champignons

Qui sont les bactéries ?

Et les virus ?

Les bactéries sont des organismes vivants qui ne sont constitués que d'une seule cellule : on dit qu'ils sont unicellulaires. Dotées d'une membrane cellulaire et d'un ADN propre à l'espèce, les bactéries sont capables d'assumer les fonctions vitales : se nourrir, se reproduire et transmettre leurs informations génétiques. Elles ont donc une certaine autonomie et un métabolisme propre. 

Elles sont à l'origine de nombreuses maladies infectieuses comme la peste, la tuberculose, le choléra etc. Les plus dangereuses sont celles qui causent des infections respiratoires : pneumonies, bronchites et autres infections des voies aériennes

Comment combattre les bactéries ?

Les bactéries pathogènes pénètrent dans l'organisme par l'intermédiaire des plaies, de la nourriture et de l'air. Elles se dirigent ensuite autour de cellules et tissus spécifiques. Leur toxicité provient de leur vitesse de reproduction vertigineuse : en quelques heures, elles sont capables de se multiplier en très grand nombre. Certains sécrètent des toxines qui vont sérieusement affecter la santé de l'individu. L'une des premières façons de les combattre est de prévenir leur pénétration dans l'organisme avec le respect des mesures d'hygiènes élémentaires : nettoyer, désinfecter, s'assurer de la potabilité de l'eau, etc.

Malgré toutes ces précautions, une infection peut survenir. Le système immunitaire des animaux intervient alors pour combattre ces "intrus". Si le système immunitaire ne parvient pas à arrêter l'infection, les bactéries peuvent être combattues par les antibiotiques. Ces molécules vont détruire les bactéries en bloquant la synthèse de la membrane de la cellule, en stoppant leur multiplication ou en inhibant leur métabolisme vital. 

Le problème des antibiotiques

Par ailleurs, les antibiotiques posent le problème de la résistance des bactéries. Celles-ci survient lorsqu'une seule bactérie présente tout à coup une mutation, qui lui confére un avantage sélectif majeur : elle se multiplie en présence de l'antibiotique, tandis que toutes les autres sont tuées. A la fin, il ne reste donc plus que des bactéries résistantes à l'antibiotique. 

Lorsque ces mutations ont lieu sur une population animale dont on consomme les produits, la crainte est de voir cette mutation se développer dans l'espèce humaine. C'est pourquoi on réserve de plus en plus certains types de molécules antibiotiques à l'espèce humaine et on interdit l'usage en milieu vétérinaire. 

Contrairement à la bactérie, le virus n'est pas une entité biologique autonomie. Il a besoin de rentrer dans une cellule pour se multiplier, en utilisant le matériel de reproduction de son hôte. En ce sens, on peut le considérer comme un parasite. Il est composé d'une coque, dite "capside", à l'intérieur de laquelle se trouve une portion de matériel génétique (ADN ou ARN). La forme de cette capside est un critère de classification des types de virus : une capside circulaire caractérise ainsi les coronavirus. En règle générale, les virus sont beaucoup plus petits que les bactéries, mais des formes "géantes" (1 micron) ont été découvertes récemment. 

Les virus s'attrapent par contagion, en cotayant un individu déjà infecté, ou au contact d'un objet contaminé par un porteur de virus (auge, abreuvoir, etc.). Dès lors que le virus à l'intérieur du corps, il va tenter de pénétrer à l'intérieur d'une cellule. Celle-ci, employant l'ADN viral, va alors reproduire des centaines de copies du virus qui vont s'accumuler à l'intérieur de la cellule jusqu'à ce que la quantité des copies fasse exploser la cellule. 

Combattre un virus 

Les grippes, sont des exemples les plus typiques de maladies virales. Dans tous les cas, les premiers symptômes (fièvre) sont dus à la réaction du système immunitaire face à l'intrus. Lorsque l'organisme a déjà rencontré le virus, le système immunitaire a gardé en mémoire la structure du virus et est rapidement apte à synthétiser des anticorps spécifiques en cas de nouvelle attaque. 

C'est cette aptitude que l'on exploite avec le vaccin : on injecte une version inoffensive du virus ou de son matériel génétique (ARN Messager), de façon à ce que l'organisme soit prêt à l'éliminer plus facilement lorsqu'il le rencontrera. Si le virus est très virulent, le système immunitaire peut vite débordé. Mais les virus étant hébergés par une cellule hôte ne peuvent être éliminer sans tuer la cellule hôte. Les antibiotiques seront donc sans effet sur ces maladies virales. Les méthodes les plus efficaces reposent donc sur la prévention et la vaccination. 

De nouveaux virus

C'est bien connu, les virus évoluent (mutent) en permanence. Pire encore, ils se combinent parfois avec d'autres virus, parfois d'autres espèces animales pour donner naissance à de nouvelles formes pathogènes.

bactéries

Les champignons et les levures ?

Comme les bactéries, les champignons et levures sont aussi des organismes capables d'autonomie et dotés d'un vrai noyau cellulaire (ADN). Alors que les champignons sont plutôt des êtres pluricellulaires, les levures ne sont constituées que d'une cellule unique et contrairement aux bactéries, elles peuvent se reproduire de façon sexuée ou asexuée, avec ou sans stade de dormance. Une infection par des champignons ou levures peut donner lieu à des mycoses, qui concerne la peau (i.e teigne), mais peut aussi causer des infections bien plus graves sur les poumons. Les mycoses sont très généralement peu contagieuses, mais une infection fongique peut aussi se traduire par une mortalité élevée lorsque l'infection est invasive sur des jeunes animaux ou des déficients immunitaires.

Les levures sont donc assimilées à des champignons unicellulaires se reproduisant principalement par bourgeonnement. Des levures de types Candida sont présentes naturellement au sein des flores microbiennes et ne sont généralement pas pathogènes. Il arrive toutefois qu'au travers d'un déficit immunitaire, elles provoquent des infections localisées ou généralisées : les candidoses. 

L'espèce la plus souvent mise en cause dans les candidoses est Candida Albicans, qui sert de référence dans les tests normatifs de fongicidie.

Comment les éliminer ? 

L'une des premières façons de les combattre, est de prévenir leur pénétration dans l'organisme avec le respect des mesures d'hygiène élémentaires. Là encore, le système immunitaire des animaux sains peut combattre ces "corps étrangers". Si le système immunitaire ne parvient pas à arrêter l'infection, des antibiotiques et des molécules désinfectantes, parfois spécifiques, permettent d'éliminer ces malvenus. Une des difficultés étant que la sensibilité à ces molécules dépend du stade physiologique des champignons, qui peuvent prendre des formes sporulées "hibernantes", les mettant à l'abri. 

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